Les PSAD : des acteurs clés du suivi des patients atteints de cancer
Les prestataires de santé à domicile (PSAD) jouent un rôle central dans le système de soins français, accompagnant plus de 4 millions de patients chaque année. Parmi eux, 550 000 bénéficient de perfusions ou de nutrition à domicile, dont environ 20 % dans le cadre d’un traitement contre le cancer.
Les soins de support assurés par les PSAD incluent notamment la gestion de la douleur, l’antibiothérapie, la nutrition entérale et parentérale, et pour quelques milliers de patients, l’administration de chimiothérapies à domicile. Leur intervention s’inscrit autant dans un cadre curatif que palliatif, en lien étroit avec les équipes mobiles de soins palliatifs et les centres de cancérologie.
Un accompagnement personnalisé et essentiel
Les infirmiers coordinateurs et diététiciens des PSAD assurent un suivi permanent, 24h/24, en installant les traitements et en veillant à leur bonne administration en collaboration avec les professionnels de santé. En plus de la coordination des soins, ces experts accompagnent les patients dans la gestion de leurs rendez-vous médicaux et de leurs traitements, et interviennent en cas de problème avec les dispositifs implantés.
Dans un contexte où le temps médical se raréfie, leur rôle devient crucial pour garantir un suivi de qualité, tout en permettant aux patients de limiter les déplacements souvent éprouvants vers les établissements de santé.
Favoriser les traitements à domicile : un enjeu de santé publique
Malgré un taux de satisfaction élevé des patients bénéficiant d’un suivi par les PSAD, le recours aux soins à domicile pour les patients atteints de cancer reste encore limité. Pourtant, les évolutions médicales récentes permettent aujourd’hui d’envisager davantage de traitements réalisables à domicile, avec des résultats positifs en termes de tolérance et d’efficacité.
Cependant, les freins réglementaires actuels restreignent encore trop fortement ces prises en charge. Par exemple, l’immunothérapie par perfusion intraveineuse demeure réservée à l’hôpital et ne peut être administrée à domicile qu’en hospitalisation à domicile (HAD). Adapter ce cadre législatif pourrait faciliter l’accès aux soins pour les patients, en leur évitant des déplacements inutiles tout en garantissant un suivi sécurisé.

Un impact positif sur la qualité de vie et les finances publiques
Au-delà du confort des patients, le développement des traitements à domicile présente un avantage économique non négligeable. Une étude médico-économique menée par la FEDEPSAD, en partenariat avec ProxiCare et Vyoo agency, a analysé deux parcours de perfusion en immunothérapie : l’un sur le mélanome cutané, l’autre sur le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) métastatique.
Les résultats sont sans appel : ces prises en charge par les PSAD sont sûres, validées scientifiquement et systématiquement moins coûteuses que les hospitalisations classiques. Un déploiement plus large des soins à domicile permettrait ainsi de générer des économies substantielles pour l’Assurance maladie, tout en améliorant significativement la qualité de vie des patients.
Lever les blocages pour démocratiser les soins à domicile
En cette Journée mondiale contre le cancer, la FEDEPSAD renouvelle son appel à une réforme du cadre réglementaire pour permettre l’administration de certaines immunothérapies à domicile. Cela implique de lever les restrictions actuelles et d’ouvrir des discussions sur des expérimentations encadrées, en coordination avec les prescripteurs et les autorités de santé.
Une telle évolution serait une avancée majeure pour offrir des soins plus accessibles, plus humains et plus adaptés aux besoins des patients. Soigner à domicile, lorsque cela est possible et sécurisé, représente une réponse concrète aux défis du système de santé et aux attentes des malades. En réaffirmant son engagement, la FEDEPSAD plaide pour une prise en charge plus souple, plus efficace et plus respectueuse de la qualité de vie des patients atteints de cancer.
Sources : FédéPSAD