Des acteurs de la santé dénoncent une réforme inapplicable
À l’Assemblée Nationale, plusieurs parlementaires ont immédiatement réagi à cette annonce en pointant les limites du dispositif. De leur côté, trois grandes fédérations du secteur de la santé – la FEDEPSAD, l’UNPDM et l’UPSADI – dénoncent un projet qui, faute de garanties financières suffisantes, risque d’accentuer les inégalités d’accès aux soins et à l’équipement. Sans un financement adapté, les usagers pourraient se retrouver confrontés à des difficultés majeures pour obtenir leur matériel médical, notamment en l’absence d’acteurs de proximité capables d’assurer la distribution et l’adaptation des fauteuils roulants.
Une réforme qui met en péril certains usagers et prestataires
Au-delà de la communication officielle, les critiques se concentrent sur l’impact concret de cette réforme sur les populations concernées. Selon les fédérations professionnelles, les personnes âgées dépendantes et celles ayant des besoins ponctuels d’un fauteuil roulant seront particulièrement affectées. La réduction drastique du dispositif de location risque de limiter leur accès aux équipements nécessaires.
Par ailleurs, les prestataires de santé à domicile (PSAD/PSDM), qui jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement des patients en adaptant les fauteuils à leurs besoins spécifiques, se retrouvent en première ligne face aux difficultés engendrées par cette réforme. Traités avec mépris par le ministère, ces professionnels n’ont reçu le document officiel du projet qu’hier en fin de journée, découvrant que les problématiques qu’ils avaient soulevées dès juillet dernier n’avaient pas été prises en compte.

Un risque majeur pour l’emploi et les territoires ruraux
L’un des enjeux majeurs de cette réforme concerne la viabilité économique des acteurs de la délivrance des fauteuils roulants. De nombreuses entreprises du secteur rencontrent déjà des difficultés financières. Avec un financement jugé insuffisant, la réforme risque de précipiter des fermetures et de provoquer la suppression de centaines d’emplois locaux, notamment dans les territoires ruraux où l’accès aux soins est déjà plus fragile.
Un secteur en colère face au déni du gouvernement
Depuis plusieurs mois, la FEDEPSAD, l’UNPDM et l’UPSADI alertent les pouvoirs publics sur les conséquences désastreuses d’un projet sous-financé et élaboré sans concertation avec les professionnels du secteur. Aujourd’hui, ces acteurs expriment leur colère face à l’intransigeance du gouvernement, qui persiste dans une réforme jugée inapplicable sur le terrain.
En l’état, cette mesure risque donc d’affaiblir durablement le tissu des prestataires de santé, tout en compliquant l’accès aux fauteuils roulants pour ceux qui en ont le plus besoin. Une réforme qui, loin d’être une victoire pour l’inclusion, pourrait bien créer de nouvelles inégalités dans l’accès aux soins et aux équipements médicaux.
Sources : FédéPSAD